2010年12月07日

LA SINDROME DI STENDHAL (film italien de Dario Argento - 115 minutes - 1996)

Pour les besoins d'une enquête à Florence, la jeune inspectrice Anna Manni se rend dans un musée. Entourée d’œuvres magnifiques, elle s'évanouit, victime du syndrome de Stendhal (réaction violente provoquée par l’art et ressentie par certaines personnes très sensibles). Amnésique à son réveil, elle s’aperçoit que son arme a disparu. Un jeune homme, Alfredo, lui propose son aide mais elle refuse…
L’idée du film provient d’un ouvrage de Graziella Magherini lu par Dario Argento. Il raconte que l’écrivain français Stendhal a remarqué qu’il existait des individus subissant un choc phénoménal en présence de réalisations artistiques. Ils perdaient en général connaissance et souffraient de maux divers et variés.
Argento est un cinéaste qui a été longtemps incompris dans le milieu de la critique cinématographique ≪ sérieuse ≫. Le Syndrome de Stendhal a permis au cinéaste d’être enfin reconnu à partir de la deuxième moitié des années 90, alors qu’il avait déjà près de trente ans de carrière.
C’est sans nul doute lié au fait qu’il s’est toujours évertué à intégrer dans ses films des éléments inspirés par des formes nobles (l’opéra, de la peinture, de la littérature), ainsi que des motifs venant de formes triviales (le giallo, le gore, le hard-rock, etc.).
C’est un véritable coloriste dont la couleur favorite est celle du sang qui coule dans toute sa filmographie : le rouge. Il a innové en confrontant cinéma de genre et d’auteur au sein d’une même œuvre, parfois d’un même plan. Il a également donné une profondeur à l’image, bien avant la trois dimensions, en éliminant quasiment le hors champ et en se concentrant sur ce qui est dans le cadre. L’image est toujours en devenir chez Dario Argento, elle ne cesse de passer d’un état à un autre, elle tremble d’une certaine façon.
Le Syndrome de Stendhal marque le retour du metteur en scène au giallo (ce mot signifie jaune en italien, il symbolise la couleur de la couverture de livres policiers populaires dans les années 50 en Italie).
Un giallo se caractérise par un tueur qui assassine sauvagement ses victimes à l’arme blanche. L’érotisme constitue un autre élément typique. Au cinéma, c’est Mario Bava qui a véritablement ouvert la voie au genre en filmant des meurtres sanglants à la mise en scène très stylée.
Argento reprend ces codes du giallo en les mêlant à ses obsessions personnelles. Il a su trouver son style tout en se référant au giallo.
Comme l’a si bien écrit Jean-Baptiste Thoret, le meilleur spécialiste du cinéaste en France, Dario Argento est un ≪ magicien de la peur ≫.

Pierre Silvestri
posted by Pierre at 12:21| 奈良 ☁| Comment(0) | TrackBack(0) | Cinéma européen | このブログの読者になる | 更新情報をチェックする
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